15 septembre 2018. Discours de Marie Claude Barnay.Ceux qui l’ont connu en parlent ainsi…
Marie-Claude
BARNAY – Hommage à Henri ROEHRICH – 15/9/2018
Ceux
qui l’ont connu en parlent ainsi…
![]() |
Marie Claude Barnay entourée de Sylvain Mathieu et Georges Maglica |
« Jean
ROCHE » (Raymond BARAULT)
Sa rencontre avec Henri
ROEHRICH :
« Dans la chambre de
l’Abbé Decerle se tenait un grand jeune homme brun, au regard brillant, et qui
toussait. C’était Henri ROEHRICH ».
« Les Historiens
recherchent les motivations qui déterminèrent l’action des combattants de la
Résistance – Puis-je attester ici que pour Henri ROEHRICH, pour tous ceux qui
furent mes amis, c’est un amour viscéral de la Patrie qui les poussa au combat
dont, au début, ils ne mesuraient pas tous les périls. »
« Gal lard » (Charles ECHAVIDRE)
En 1943,
« Gallard » fait la connaissance d’Henri ROEHRICH et du fils REGNIER
chez Maître Martin, et voici comment il les décrit : « c’était deux
gamins à l’allure de zazous, tellement zazous que je me voyais embarqué dans
une drôle de galère. Mais j’avais tort,
ils furent magnifiques dans leur action de Résistants ».
« Lambert »
(Georges MARTIN)
Président du Comité Local
de Libération, dans le premier journal d’esprit anti-nazi paraissant à Autun,
en septembre :
« Rien ne
l’effrayait, pas même de s’attaquer aux plus redoutables agents de la
Gestapo ».
« Ce qui l’animait –
écrivait-il dans son éloge funèbre paru dans le Patriote du Morvan du 23 Septembre 1944 – ce n’était pas tant le
goût de l’aventure et du risque qu’un patriotisme sans conditions, qui lui
venait de l’éducation reçue au foyer paternel et dont il était imprégné jusqu’à
la moëlle. (…..) Il allait au devoir et au sacrifice, simplement et sans
effets. Un feu intérieur l’animait. Dans la nuit où nous agissions, son âme,
comme un pur diamant, jetait mille feux ».
« Mariot, celui dont
la valeur et l’honneur sortaient par tous les pores, celui qui fut fidèle
jusqu’au sacrifice ultime, celui auquel, comme à tous les Mariot de France, la
France doit d’être sortie de son tombeau, d’être surgie de son abîme de misère
et de douleur, et de marcher parmi les grandes nations du monde ».
«C’était un enfant de
constitution frêle, vif, remuant, de caractère indépendant, d’esprit ouvert et
très capable d’application ».
« Je remarquai
aussitôt en lui les signes d’une destinée émouvante, tragique, tandis que cette
douceur grave, cette flamme contenue, voilée de mélancolie, me faisaient
pressentir, comme dit le Télémaque, un quelque chose qui vient des dons du
ciel, et qui n’est point dans le commun des hommes ».
A propos de son
engagement : « Telle était sa réserve, sa circonspection, qu’il ne
souffla mot de tout cela à sa famille. Il avait cependant une sœur, Christiane,
à laquelle il se confiait et qui collabora méritoirement avec lui ».
A propos de sa
maladie : « au début 1944 il eut une rechute. Le Dr Roux, de Mardor,
jurait de le remettre sur pied en cinq mois de sanatorium. Mais des gars comme
lui ne peuvent se tenir tranquilles, quand les camarades sont sur la brèche. On
obtenait tout juste qu’il prît quelques semaines de repos ».
« Sa mine terreuse
faisait peur à voir. Il marchait parfois courbé comme un vieillard, et mon cœur
se serrait à l’entendre tousser, la nuit, de l’autre côté du mur. Je le voyais,
à certains moments, tendu, soucieux, je ne le vis jamais abattu, ni
effrayé ».
« Il possédait les
qualités d’un chef : prudence, patience, décision, et il savait obéir,
comme le savent ceux qui sont faits pour commander ».
« son jugement était d’une rare
maturité »
Citant le Contrôleur des
Postes Lavenir, devant le Conseil Municipal d’Autun : « il était
admirable, pour son âge, de calme, d’esprit de décision, de bravoure. J’ai pu
en juger quand nous organisions la destruction des fils téléphoniques de
l’Etat-Major allemand. Il nous inspirait espoir et confiance aux heures les
plus sombres ».
« Ce qui frappait
surtout ses compagnons de lutte, chez Henri ROEHRICH, c’était son autorité, sa
maîtrise et cette présence d’esprit qui tenait à la lucidité de l’intelligence
comme à la force du caractère ».
« Il était mort, cet
héroïque enfant, à la veille même de la Libération. Il ne devait pas voir le
drapeau tricolore briller, au grand soleil, sur notre Hôtel de Ville, ni les
troupes françaises envahir de leur flot joyeux ce méchant pavé sur lequel il
avait traîné dans l’ombre et dans l’enragement de la servitude, ses pas
douloureux ».
« … Et déjà, son
image se dilue dans une ténèbre de chaos. Déjà elle flotte et m’échappe. Elle
s’en va, au pas silencieux de ces espadrilles de corde, qui nous surprenait à
l’improviste ; il y portait ses pieds nus, même par la pluie
Commentaires
Enregistrer un commentaire