L'association est présente aux journées du patrimoine
.Article Autun infos 16 septembre 2017
L’association des anciens du Lycée Bonaparte ne s’attendait peut-être pas à
tel succès. Ce samedi, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine,
l’association organisait une visite exceptionnelle de l’établissement. Alors
que la visite était calibrée pour une cinquantaine de personnes , ce sont
finalement 120 personne -les organisateurs ayant refusé du monde- qui se sont
présentées au grand portail de l’établissement. Pendant, près de deux heures,
ils ont bénéficié des explications complémentaires de Florian Mathieu et
Gilbert Favelier, respectivement professeur d’histoire et ancien proviseur de
lycée, sur cet établissement quadricentenaire. Les élèves de la classe Science
et Patrimoine étaient également de la partie et ont accueilli les visiteurs.Certains de ces mêmes visiteurs n’ont pas hésité à venir de Lyon et de Paris
pour redécouvrir, avec émotion parfois, les salles de classes dans lesquelles
ils ont passé une partie de leur scolarité. Prouvant un attachement très
particulier à « Bonaparte ».Face à cet engouement, les Anciens de Bonaparte ont promis d’organiser de
nouveau des visites l’an prochain.
Le lycée Bonaparte participe pour la première fois aux Journées du patrimoine.
Dans le petit local de stockage du bâtiment scientifique transformé en
musée, le visiteur se retrouve plongé dans une étrange atmosphère, celle du
XIXe siècle et du début du XXe , lorsque le lycée Bonaparte était encore une
école et un collège ( lire par ailleurs ). L’ambiance est celle des labos de
physique-chimie d’autrefois, à une époque où les instruments de mesure
fonctionnaient tous au mercure. Au premier regard, l’œil est surpris par
l’impressionnant état de conservation de ces pièces d’un autre temps,
retrouvées ici et là durant des travaux de rénovation il y a dix ans, et
remisées durant des décennies dans le fond d’un placard ou au-dessus d’une
armoire.
Un ampèremètre de 1850
Parmi ces objets d’exception à découvrir ce samedi, Isabelle Thibaudet,
enseignante en physique-chimie, a son petit « chouchou », un ampèremètre Deprez
D’Arsonval en parfait état de fonctionnement, daté de 1850 à 1860. La période
du renouveau des sciences physiques, alors que lycée prend officiellement en
1857 le nom de Lucien Bonaparte, second frère de Napoléon qui fréquenta
l’établissement. « Nous avons retrouvé un peu de matériel de chimie, et surtout
de physique dans les domaines du magnétisme, de l’optique, de l’électricité ou
encore du sonore », détaille Isabelle Thibaudet, qui ne se lasse pas de
manipuler chaque objet, vibroscope, sonomètre ou encore électroscope à paille.
Si les outils d’enseignement du magnétisme ne servent plus au programme, il
arrive souvent à l’enseignante de ressortir certains de ces instruments anciens
dans le cadre des cours, comme un alambic ou encore un hémisphère métallique
permettant de créer du vide dans le cadre du programme sur les gaz. « J’ai
également testé une centrifugeuse manuelle qui s’avère plus efficace que celles
d’aujourd’hui », s’amuse-t-elle.
Un projet autour de ces outils
Des découvertes qui serviront, outre cette exposition exceptionnelle au
public, de support pédagogique à un plus vaste projet. Cette année en effet,
les élèves de la classe de sciences et patrimoine constitueront un musée
virtuel sur leur blog après avoir eux-mêmes manipulé et redécouvert l’usage de
chaque objet. Ils participeront par ailleurs à un inventaire patrimonial
national et créeront, dans une salle du Muséum d’histoire naturelle d’Autun, un
véritable cabinet des curiosités ouvert au public.
Exposition Au lycée Bonaparte ce samedi de 16 h 30 à 18 heures. L’accueil
du public sera assuré par la classe sciences et patrimoine.
Ouvert ce samedi au public, cet
impressionnant escalier du XVIII e siècle avec tomettes desservait
autrefois la chapelle accolée au collège. Photo Nicolas MANZANO
Lors de cette ouverture exceptionnelle du lycée Bonaparte ce samedi
après-midi, le public pourra profiter d’une visite assurée par Florian Martin,
enseignant en histoire-géographie. L’occasion de découvrir l’histoire
passionnante de cet établissement d’enseignement pas comme les autres. Un
lointain héritage des Jésuites auxquels Autun a fait appel en 1618 pour
refonder le collège du XVIe siècle, autrefois situé à l’angle des rues
Saint-Christophe et du Vieux-Collège. « Trop à l’étroit, les Jésuites ont décidé
de construire un nouveau bâtiment mais ont mis près d’un siècle à racheter, en
plusieurs étapes, les maisons situées en bordure de la place du Champ-de-Mars.
C’est pourquoi le lancement de la construction des actuels bâtiments ne date
que de 1709. L’objectif plus large de cette visite est de faire comprendre au
public l’histoire politique, sociale et culturelle de la ville », explique
l’enseignant.
Après que les Jésuites furent chassés du Royaume de France au milieu du
XVIIIe siècle, l’établissement fut repris par les oratoriens puis devint une
école centrale après la Révolution. Ce collège ne deviendra lycée qu’à la fin
des années 1960.
Appel Dans le cadre d’une collecte de témoignages, les élèves de la classe
sciences et patrimoine recherchent des anciens élèves à interroger mardi de 14
h 30 à 16 h. Contact : sciencesetp@gmail.com
Nicolas Manzano
Commentaires
Enregistrer un commentaire