15 septembre 2018. Discours de Sylvain Mathieu retraçant le parcours d'Henri Roehrich
Sylvain
MATHIEU : Hommage à Henri ROEHRICH – 15/9/2018
Parcours d’Henri
ROEHRICH dans la Résistance en quelques dates
Henri Roehrich, qui est alors
élève en classe préparatoire au Lycée Pasteur de Neuilly sur Seine, revient à
Autun dans sa famille car il est souffrant, porteur d’une forme de la phthisie,
autrement dit la tuberculose.
Dès le début de l’été, il est
déjà impliqué dans la Résistance ; il est arrêté et appréhendé avec l’un
de ses camarades de collège, André Rochefort ; tous deux sont conduits au
camp de travail de Crépey, près de Bligny sur Ouche, dont ils s’échapperont en
vélo par ruse quelques jours plus tard…
Henri avait effectué à Autun une
partie de sa scolarité au Collège Bonaparte – les petites classes, 6ème
incluse, (on a même retrouvé un bulletin de colle à son nom !!), et sa
classe de Philo, et l’autre partie au Petit Séminaire (Lycée Saint-Lazare par la
suite). Au Petit Séminaire, Henri avait
eu comme professeur l’Abbé Decerle.
1943 :
Au printemps 1943, Marcel
Roehrich, père d’Henri, qui est alors l’un des Directeurs de la mine des
Télots, est actif dans les réseaux de la Résistance depuis 1942. Pour permettre
à Henri d’échapper au Service du Travail Obligatoire qui le menace, il
l’embauche comme aide-chimiste ; c’est là qu’il rejoint l’organisation de
Paul Mengel, qui travaillait également aux Télots et était Chef de la région
Forteresse du réseau Alliance, et qu’il fait la connaissance de Jean Machin –
dont la sœur devait épouser Jean-Paul Martin – et de Jules Magnard.
En Septembre 1943, Paul Mengel et
son épouse sont arrêtés (les deux seront fusillés) et le réseau Alliance est
totalement anéanti.
Entre alors en jeu Raymond
Barault – Jean Roche sous son nom de guerre – en charge de l’organisation des
maquis de Saône et Loire.
Jean Roche est un ami de la
famille Decerle de longue date - très engagée dans la Résistance - et connait
bien l’Abbé Decerle, qui lui apprend la destruction du réseau Alliance.
La décision est alors prise par
les Responsables du Département d’implanter à Autun l’Armée Secrète et les
M.U.R. (Mouvements Unis de Résistance, qui se substituent à Combat, Libération,
et Franc-Tireurs).
Dans cette perspective, Jean
Roche va rendre visite à l’Abbé Decerle : c’est là qu’il rencontre Henri
« qui toussait »… Ensemble ils se rendent chez Maître Georges Martin,
qui accepte d’organiser les M.U.R. à Autun.
Pour l’Armée Secrète, le choix se
porte sur Charles Echavidre – qui devient « Gallard ».
L’heure est arrivée de choisir
des noms de guerre : ni Georges Martin ni Henri n’ont d’idée. Jean Roche
leur attribue alors les noms de famille de deux de ses anciens professeurs, et
c’est ainsi que Georges Martin devient « Lambert », et Henri Roehrich
« MarioT » avec un T !
Mariot est alors chargé d’assurer
la liaison avec l’Etat-Major départemental. Il sera vaguemestre, agent de
liaison, homme de confiance, et sera si actif qu’il finira pas ne pas passer
inaperçu…
Janvier 1944 : à la
suite de l’arrestation des Responsables de l’Armée Secrète de Montceau, du
Creusot et de Châlon sur Saône, tout est à réorganiser – et Autun passera un
peu après, dixit Jean Roche.
Le 17 Juillet 1944, lors
d’un dîner chez Paul Cazin, Henri raconte en détail le meurtre de ses jeunes
amis, François Basdevant et André Feffer, près d’Anost, le 12 juillet précédent.
Je salue la présence à nos côtés de Louis
Basdevant, neveu de François.
Début Août 1944, la
situation d’Henri à Autun est intenable ; il est traqué et ne peut plus
rentrer au domicile familial rue de l’Arbalète.
Paul Cazin l’héberge alors dans
son atelier du 15 au 25 Août
Henri ne rentrait pas toutes les
nuits… Il ne disait pas tout, en fait il guidait des volontaires vers le maquis
de Saint-Prix, dont le chef « Georges » - René TREILLOUX, Ingénieur
des Mines – devait tomber avec lui dans la même embuscade.
Henri passait ses dimanches au
camp de la Goulette (Saint-Prix), le maquis Maurice en fait.
27 Août 1944
(extraits de la narration de l’Abbé Trinquet reprise par Paul Cazin):
Vers 4H de l’après-midi, le
dimanche 27 Août, en compagnie du Capitaine « Georges », et de l’Abbé
Trinquet, aumônier des maquis, il quittait en auto le Camp Maurice, situé à la Goulette,
dans la forêt de Saint-Prix, pour gagner Anost (où se trouvait le maquis
Socrate).
Quand l’auto fut parvenue sur la
grande route d’Autun à Château-Chinon, en vue du lieu-dit le Pommoy, un fort
barrage d’Allemands armés se dressa soudain devant eux. C’était une embuscade,
reliée à l’aide de fils téléphoniques. On les attendait.
Ils s’arrêtèrent net au milieu de
la route. (….)
Le Capitaine, qui conduisait et
avait quitté sa veste car la journée était chaude, sauta dehors à gauche, du
côté du versant marécageux, Henri sauta à droite, puis passa sur la gauche, en
commençant à tirer de sa mitraillette (…….)
Henri était tombé, dès le début
de la rencontre, dans le fossé à gauche de la route, frappé à la gorge d’une
balle en ricochet… Le même soir, sur un char à bœufs, prêté par des gens de
Corcelles, son corps était ramené par les combattants d’Anost.
Le mercredi 30 Août au
matin, il était inhumé au cimetière d’Anost. Il y repose toujours.
Le 13 Février 1946, il fut
cité à l’ordre du Régiment comportant attribution de la Croix de Guerre 39-45
par le Général de Gaulle.
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